Management : comment développer son intelligence émotionnelle ?

24 janvier 2022

Durant de longues années, les émotions humaines ont été totalement décorrélées du monde du travail. L’usage a longtemps voulu que collaborateurs et dirigeants fassent taire leur affect, au profit d’une objectivité rationnelle, bien éloignée de notre nature humaine. Fort heureusement, l’univers professionnel a évolué, et reconnait maintenant les dangers d’une émotion étouffée, pouvant conduire à une forte souffrance psychologique, voire au burn-out. Face à ce constat, de nombreux dirigeants, conscients de l’importance des émotions en tout genre, ont fait de l’intelligence émotionnelle un véritable levier vers la réussite managériale. Aujourd’hui, Honoré Associates vous explique comment améliorer votre management, grâce à l’intelligence émotionnelle.

 

De l’importance de l’intelligence émotionnelle

 

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

 

Si l’intelligence émotionnelle (I.E) est un concept encore flou pour certaines personnes, sachez néanmoins que son utilité est de plus en plus démontrée en entreprise, notamment lorsque l’on parle de management.

Historiquement, les psychologues américains John Mayer et Peter Salovey sont les premiers à avoir défini l’intelligence émotionnelle, en précisant les contours du concept en 1997. Si l’on s’en tient à leur définition, il s’agirait d’ailleurs de la capacité à prendre conscience et à comprendre ses émotions, afin de les utiliser pour optimiser son raisonnement, mais aussi son rapport aux autres. En somme, l’intelligence émotionnelle se définit donc comme la capacité à accéder à ses propres émotions, pour ensuite mieux comprendre celles d’autrui.

Plus tard, l’américain Daniel Goleman avancera quant à lui que l’I.E se traduit par la manifestation concrète de certaines compétences, comme la conscience sociale, ou encore la gestion de soi, de manière efficace, lors d’une situation challengeante.

Quoi qu’il en soit, ces trois hommes de science semblent d’accord sur les quatre facteurs clés suivant, pour définir l’Intelligence émotionnelle :

La capacité à comprendre les émotions et leur impact sur autrui. Il s’agit principalement de canaliser ces émotions, afin qu’elles n’influent pas sur notre jugement, lors d’une prise de décision, par exemple.

L’auto-motivation, qui dans ce contexte, se définit comme la capacité à passer à l’action, plutôt que d’être passif, et donc subir ses émotions.

L’empathie, qui nous permet de percevoir les émotions présentes chez nos pairs, et donc, de mieux les comprendre.

La maîtrise des relations humaines, qui nous aide à entretenir des bonnes relations avec nos semblables.

Selon ces spécialistes, Il serait possible d’apprendre à gérer ses émotions et améliorer ses compétences émotionnelles, pour enfin cultiver son intelligence émotionnelle. En entreprise, une IE développée permettrait entre autres d’assurer une plus grande équité dans les prises de décision, et d’assoir le respect de ses équipes, tout en développant son charisme. Découvrons ensemble les bienfaits de l’intelligence émotionnelle, lorsque l’on est un cadre dirigeant.

 

L’intelligence émotionnelle appliquée au management

 

L’intelligence émotionnelle, est indéniablement l’un des leviers facilitateurs de la mise en œuvre d’un management efficace. En effet, une I.E développée permet à un manager de reconnaître ses émotions, afin de mieux déterminer de quelle manière ces dernières peuvent impacter son équipe, ou encore ses clients.

Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on sait que la plupart des personnes communiquent grâce à des émotions ; savoir les identifier et les appréhender vous aidera donc à adopter les bons comportements, afin d’entretenir d’excellentes interactions sociales. Par exemple, un manager digne de ce nom saura agir en conséquence, après avoir identifié une émotion chez son interlocuteur. C’est ainsi qu’il identifiera plus facilement les moments où il devra faire preuve de bienveillance, ou encore, les instants ou les encouragements sont de mises pour ses subordonnés.

Vous l’aurez compris, afin de manager intelligemment et incarner la fonction de leader, développer son IE est donc de nos jours indispensable pour un dirigeant.

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Comment améliorer son management grâce à l’intelligence émotionnelle ?

 

Savoir identifier ses propres émotions

 

La première étape pour faire preuve d’intelligence émotionnelle est sans surprise, de savoir identifier et communiquer ses propres émotions. En effet, un dirigeant doit être capable de démontrer sa vulnérabilité, afin d’établir un lien de confiance avec ses subordonnés. Cela lui permettra d’être respecté, pour son côté humain, mais aussi pour la cohérence de ses actes et décisions. Pour ce faire, il est nécessaire de savoir nommer ce que l’on ressent, et de l’accepter. Voici quelques émotions de base à connaître, et quelques règles pour les accueillir, afin de faire preuve d’intelligence émotionnelle :

La tristesse : Il s’agit d’une émotion dite de repli, présente en cas de manque. Pour un leader confronté à cette tristesse, il s’agira de combler le manque, ou de demander du soutien. Si cela concerne la personne managée, ce sera au dirigeant, de la soutenir.

La joie : Ce sentiment positif est présent lorsqu’un de nos besoins est satisfait. Cela nous amène à nous tourner vers les autres : l’idéal est donc de partager la joie que l’on ressent.

La colère : Elle fait son apparition lorsque nous avons le sentiment de ne pas être respectés, et est directement liée à la frustration. Pour calmer la colère, il s’agira donc de demander du respect, ou d’en donner, à la personne contrariée.

La peur : Cette émotion se manifeste lorsque nous ressentons un danger. Pour la contrer, il faudra agir sur le danger en question, pour se rassurer, ou rassurer l’autre.

 

Chasser la négativité, ennemie de l’intelligence émotionnelle

 

Pour développer son intelligence émotionnelle, un indispensable est de rigueur : penser positif ! Il est en effet reconnu que la pensée influe sur l’émotion, alors qu’on aurait parfois tendance à croire qu’il s’agit de l’inverse. En somme, si vous contrôlez votre façon de penser, vous contrôlez vos émotions, et faites donc preuve d’I.E. Lorsque l’on sait qu’environ 80% de nos pensées seraient négatives, le chantier qui vous attend peut paraître impressionnant !

Cependant, pas de panique : avec de la pratique, vous pouvez chasser la négativité répétée, et les mauvaises habitudes l’accompagnant. Pour ce faire : rien de mieux que le fait d’éduquer vos neurones à penser positivement. Cela passe par des rituels simples, comme identifier trois épisodes positifs de la journée avant de vous endormir, par exemple. Essayer de prendre les événements avec recul et philosophie est également une technique qui fait ses preuves.

Au bout de quelques semaines de pratique, votre cerveau s’habituera à générer des pensées plus positives. La pensée précédant les émotions, il s’agit du meilleur moyen de déjouer les mécanismes négatifs de notre cerveau.

 

Développer son empathie grâce à l’écoute

 

Nous vous le disions plus haut, faire preuve d’empathie est indispensable, pour développer son intelligence émotionnelle. Si cette qualité n’est pas innée chez tout le monde, elle passe néanmoins par une action à première vue simple : l’écoute.

Cependant, il ne faut pas confondre « écouter » et « entendre ». Pour une écoute de qualité, vous devrez, en tant que manager, faire abstraction de vous. Le tout est de ne pas rester à la superficie des choses, mais d’essayer de réellement comprendre le point de vue de votre interlocuteur, tout en mettant de côté votre propre ressenti. Il faut pour cela se mettre à la place de l’autre, afin de percevoir au mieux ce qu’il ressent à l’instant T.

L’une des techniques les plus probantes, pour montrer à votre interlocuteur que vous l’écoutez de manière active et désintéressée, consiste à vous positionner en « miroir émotionnel ». Pour cela, nous vous conseillons d’utiliser des expressions telles que « je comprends », « Je vois », « Je t’entends », avant d’enchainer en reformulant l’émotion de l’autre, et en lui proposant une solution, ou tout simplement une plus longue discussion, pour répondre ensemble à sa problématique.

En agissant ainsi, vous montrerez votre considération et votre empathie à vos salariés, tout en faisant preuve d’intelligence émotionnelle.

 

La reconnaissance, porte d’entrée vers une intelligence émotionnelle sans égale

 

Après l’empathie, efficace lorsque vos collaborateurs rencontrent une difficulté, ou ont besoin de soutien, vient un second acte fort, et indispensable pour faire preuve d’intelligence émotionnelle lorsque l’on est un dirigeant : la reconnaissance.

Féliciter vos collaborateurs pour un travail bien fait, une attitude positive, ou exprimer tout simplement votre satisfaction, vous humanisera encore un peu plus auprès d’eux. Les phrases telles que « je te félicite », « tu mérites vraiment ce compliment », ou « je suis très heureux de ton travail », ne servent pas qu’à extérioriser votre ressenti. En remerciant vos subordonnés, vous nourrissez leur besoin de reconnaissance, ce qui les poussera à se surpasser pour vous. En outre, lorsque vous dispensez des compliments, des endorphines et de la dopamine sont instantanément libérées dans le cerveau de votre interlocuteur. Il s’agit des hormones du bonheur, qui, grâce à ce phénomène chimique, combleront d’autant plus vos salariés.

 

Bannir toutes formes de rancœur du cadre professionnel

 

Parmi les ennemis de l’intelligence émotionnelle, arrive en première place : la rancune. Bien que cette dernière n’ait aucunement sa place dans le cadre professionnel, elle n’en demeure pas moins une émotion humaine, contre laquelle il est parfois difficile de se battre. Or, toutes les formes de rancœur altèrent votre jugement, en plus de tendre à vous faire éprouver de la colère, ou encore de la frustration.

Pour bannir la rancune, – même celle vous semblant la plus insignifiante, – de votre vie professionnelle, nous vous conseillons d’appliquer un processus bien précis. Tout d’abord, prenez le temps nécessaire, pour reconnaître et accepter votre blessure, quelle qu’elle soit. Ensuite, il s’agira de révéler à votre interlocuteur ce qu’il ne peut sans doute pas deviner. Qu’il s’agisse d’un manque de travail ayant entrainé un fort retard sur un dossier, ou encore, d’une erreur de sa part vous ayant personnellement mis dans l’embarras, la discussion est et restera la clé, pour bannir vos émotions négatives. Une fois l’échange terminé, il s’agira de repartir ensemble sur de bonnes bases, pour enfin passer à autre chose.

Les conflits font partie de la vie du travail, mais, réussir à pardonner et à passer à autre chose lorsqu’on est dirigeant, est certainement la plus grande preuve d’intelligence émotionnelle que vous pouvez fournir à vos salariés.

 

Développez votre intelligence émotionnelle avec Honoré Associates

 

 

Chez Honoré Associates, nos psychologues certifiés sont spécialistes dans le coaching et l’accompagnement des cadres dirigeants. Le coaching, réalisé par un spécialiste expérimenté, offre au dirigeant un support individualisé, modulable, opérationnel et structurant.

 

Contactez dès à présent nos experts, qui vous aiguilleront avec plaisir sur le sujet.

Article rédigé par Claude BOENNEC

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